Au lieu de la chaleur réconfortante de notre chez-soi, des rires étrangers remplissaient l'air – les rires d'Isabelle, la nouvelle associée de Victor, et sa voix à lui, si familièrement intime. Mon monde s'est figé en les découvrant enlacés sur notre canapé, une scène d'adultère si crue qu'elle m'a coupée le souffle. J'étais rentrée de l'hôpital avec un diagnostic de Huntington en phase terminale, prête à manipuler mon mari pour qu'il me déteste, lui épargnant la douleur de ma mort imminente. Les souvenirs de mes sacrifices pour sa carrière d'architecte renommé défilaient : mes études d'art abandonnées, mes économies pour ses livres, la fierté d'une vie construite ensemble. Mais maintenant, il me regardait comme une intruse, tandis qu'Isabelle affichait un sourire suffisant. Je me suis forcée à lancer le coup de grâce : "Je veux le divorce. Je ne t'aime plus. Je veux la moitié de tout ce que tu possèdes." Il m'a traitée de parasite, mais je savais que chaque humiliation, chaque acte cruel était un pas de plus vers sa liberté, un pas de plus vers l'oubli de la femme que j'étais. Mais un jour, mon plan a été mis à mal : une quinte de toux sanglante, une maquette brisée révélant notre passé. La panique me transperce : je sais qu'il faut fuir, le blesser une dernière fois pour le faire partir à jamais. Ma vie, ma décision, mes secrets. Tout reposait sur une clé USB, le seul moyen pour lui de connaître la vérité, quand il serait trop tard.
