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Des vies impactées par un amour mal
Des vies impactées par un amour mal
Prologue
Il fait très froid en ce mois de février, je serre les pans de mon manteau contre moi. Les 5 petits degrés qu'affiche le thermomètre n'auront pas raison de ma joie de vivre aujourd'hui. Un coup d'oeil à ma montre me rassure, je suis dans les temps pour attraper mon train. Je décide d'appeler Raïssa, ma fiancée pour lui annoncer la bonne nouvelle. Un regard circulaire dans le parc et je repère un banc, je m'assois à côté d'un jeune homme qui l'air un peu absent, mais après tout ce n'est pas mon affaire. Je lance le numéro, elle décroche à la première sonnerie :
- Allô
- Dieu a exaucé nos prières, Raïssa, nous allons enfin pouvoir nous marier !
- Ça y est tu as tes papiers ?
- Oui ma chérie je viens de récupérer ma green card
- oh merci Seigneur ! Et quand est ce que tu signes ton contrat ?
- J'y vais là, mon train est dans 45 minutes.
- Dieu est au contrôle, tout va bien se passer. OK ?
- Oui ma chérie. Tu pourras passer ce soir ?
- Juste après les cours, un cours moment, tu sais à cause de mon père...
- ça va aller, tenons bon. Je t'aime
- moi aussi, je t'aime.
Je raccroche et j'entends d'abord des reniflements et en prêtant l'oreille, je confirme, ce sont des pleurs, je tourne la tête et le jeune homme à côté de moi est en larmes.... Ah le travail ne s'arrête jamais, je l'encourage, je l'exhorte en lui parlant de Jésus. Nous échangeons nos contacts et je quitte le banc, direction la gare...
Mais je ne me suis pas présenté, je m'appelle Roland Valley, j'ai 28 ans. Je suis ivoirien et depuis trois ans je vis ici à New-York, j'étudie à l'université Biblique de New-York . Ma vie n'est pas un long fleuve tranquille mais Dieu est ma boussole et je ne suis point dans la confusion. Mais c'est une longue histoire, j'aurais tout le temps de vous la raconter. Pour l'instant nous avons un train à rattraper.
Je cours dans la gare en direction de mon quai d'embarquement, je me glisse juste à temps dans le wagon, direction New Haven, Connecticut. Je trouve une place assise et je ferme les yeux pour bénir le Seigneur.
Quelques heures plus tard
Je rentre ma clé dans la serrure de la porte, quand la porte s'ouvre une bonne odeur de poulet m' accueille et la voix de ma Raï qui chante, me parvient depuis la kitchenette. Je range mon manteau, troque mes chaussures pleines de boue contre des chaussons en rentrant dans l'unique pièce de l'appartement. Elle se retourne et me fait un grand sourire, je lui ouvre mes bras et sans se faire prier elle vient s'y blottir. près de 6heures de train aller retour pour 45 minutes d'entretien, Dieu merci concluant...
Ces chaleureuses retrouvailles sont interrompues par le minuteur de mes plaques chauffantes, mon dîner risque de brûler. A contre coeur nous nous séparons et je m'installe sur la chaise pour lui raconter ma journée pendant qu'elle s'active :
- Ça y est enfin, j'ai ma green card. Tu peux imaginer ma joie quand j'ai reçu le courrier de l'immigration me demandant de passer récupérer ma carte. Au début je croyais encore à un de ses nombreux rendez-vous pour fournir des pièces à n'en plus finir, puis j'ai vu la décision du juge qui était annexée au courrier. J'ai donc essayé de tout caler pour aujourd'hui, la visite à l'immigration pour récupérer ma carte et surtout mon rendez vous avec le Pasteur Adams, pour concrétiser ma promesse d'embauche. Il était tellement heureux qu'il m'a fixé un rendez-vous à 15h.
- Je suis tellement fière de toi, alors quand commencerais tu ?
- Écoute dès la remise des diplômes je pourrais aménager, et je prends officiellement fonction juste après notre mariage...
- Ce week-end nous fixerons la date, le pasteur Adams est toujours OK pour nous marier ?
- Oui, il espère malgré tout qu'avec les nouvelles donnes, la situation changera avec tes parents.
- Moi aussi j'espère. Nous ferons comme on a dit.
- Et toi ta journée?
- Bien, j'ai presque fini mon stage au cabinet, je ne pense pas qu'ils me garderont...
- Aie la foi, Dieu pourvoira.
- J'ai la foi, regarde comment il nous montre sa fidélité.
Elle éteint les plaques chauffantes et annonce :
- J'espère que tu as faim, on a reçu de l'attiéké d'abidjan... Je t'ai fait un kedjenou bien pimenté.
- Ah tu lis dans mes pensées ma Raï, les bonnes nouvelles d'aujourd'hui m'ont fait oublier la faim et le froid, mais en réalité j'ai très faim et le menu est au-delà de mes attentes, un pur retour au source! Ça change des pâtes au fromage!
Nous éclatons de rire, elle regarde sa montre, je sens qu'il est temps même si je n'ai pas envie de la laisser partir, mais il nous faut être raisonnable, surtout que je m'apprête pour la quatrième fois a essayé d'avoir la bénédiction de son père pour notre union. Quand j'y repense...
Je me chausse et j'enfile mon manteau pour l'accompagner prendre son taxi car Brooklyn n'est pas un quartier recommandé, surtout ma zone, à partir d'une certaine heure pour une jeune fille seule. Je la prends dans mes bras avant de lui souhaiter bonne nuit. je regarde le taxi partir et je remonte dans mon studio. Je prends une assiette, je sers mon dîner, je m'assois et je bénis le Seigneur, car Dieu seul sait que même un plat de pâte au fromage ce soir, je n'aurais pas pu m'offrir à cause de la dépense de mon voyage de ce matin. J'ai utilisé mon dernier billet de 50$. Et je devrais tenir au moins une semaine sans rien, mais ce n'est pas si grave que ça, j'ai vécu bien pire.
Mon repas servi, je range le reste dans mon mini réfrigérateur. J'en mangerai demain et après demain en comptant sur la providence divine pour manger samedi et dimanche en attendant que la paie de la semaine prochaine. Je mange en passant en revue ma journée mentalement. Obtenir ma Green Card aujourd'hui tient vraiment de la faveur divine, car ma situation était vraiment préoccupante...
Il y a trois ans, j'ai pu bénéficier d'une bourse d'études pour venir étudier la Bible à la faveur d'un concours international que j'ai gagné. En réalité, c'était pour moi l'unique chance de venir aux états-unis pour retrouver l'unique amour de ma vie. Raïssa, ma Raï. Je l'ai rencontré il y a 8 ans, elle était élève au cours Lamartine une école française, dans le quartier de mon enfance, à Marcory TSF. Je l'ai observé pendant presqu'un an sans osé lui dire un seul mot, cette belle adolescente qu'une grosse cylindrée venait déposer tous les matins, quand moi je marchais pour rejoindre le lycée Voltaire situé à environ une demie heure de marche de ma maison.
Elle était toujours avec sa bande d'amies et je n'osais pas les approcher car je me sentais minable à côté de ces enfants de bonne famille, toujours bien habillés avec les meilleurs marques. Puis sont arrivées les grandes vacances, je ne l'ai pas vue pendant deux mois, moi je m'occupais en faisant des photocopies dans un business center en face de Lamartine pour avoir un peu d'argent de poche, pour me permettre de tenir durant l'année scolaire . Quand le mois de Septembre est arrivé, les élèves des établissements français ont repris les cours, et ma Raï aussi. J'ai pu enfin échangé avec elle, elle était désormais en classe de seconde et marchait sans ses amies, parties étudier dans un autre lycée français... J'étais juste le gars qui faisait les photocopies et dont l'amitié garantissait des avantages de prix.
Quand ma rentrée est arrivée, j'ai abandonné mon poste et repris le chemin de l'école, je reprenais ma classe de terminale. Je mettais les bouchées doubles pour ne pas rater mon examen à nouveau et je ne l'ai pas vue pendant quelques temps. Et, un vendredi soir en rentrant de l'école je l'ai trouvée au carrefour de son école, apparemment son chauffeur avait du retard, elle est venue spontanément vers moi pour me saluer... Je suis devenu l'ami, avec qui elle acceptait d'échanger quelques mots une fois en passant. J'ai vécu des heures sombres cette année là, quand je me suis rendu compte qu'elle avait un petit ami avec qui je ne pouvais pas rivaliser, beauté, famille, argent, rang social etc...J'avoue que j'ai passé des nuits blanches à prier pour qu'ils rompent, chose qui a fini par arriver. Nous nous sommes rapprochés. Je crois qu'elle boudait ses amis habituelles suite à sa rupture, et moi j'étais le plus heureux.
L'amour secret que je ressentais pour elle a grandi au point qu'un an plus tard à la faveur de l'obtention de mon bac, je lui ai avoué ma flamme. Mais ayant donné ma vie à Jésus j'ai souhaité bien faire les choses, et ne pas la fréquenter secrètement. J'ai souhaité rencontré ses parents, afin d'avoir leur autorisation... Ma première humiliation...
Je repense à ce jeune homme que j'ai rencontré qui pleurait sa fiancée, dont il était sans nouvelles depuis 5 mois... Moi j'ai perdu ma Raï de vue pendant 3 ans. Après avoir été chassé comme un malpropre de leur maison, je n'ai pas eu de nouvelles d'elle pendant les grandes vacances, j'attendais la rentrée avec impatience... Mais je n'ai eu que mes yeux pour pleurer lorsque j'ai appris qu'à la suite de ma visite son père l'avait envoyé dare-dare aux USA. J'étais sans nouvelles d'elle et je n'osais même pas demander d'après elle a ses amis...
J'ai fait mon BTS en Comptabilité gestion tout en continuant de rester impliqué dans la vie de l'Église. J'ai commencé à diriger le groupe de jeune et à quelque occasions j'ai eu à pêcher au culte du dimanche. J'ai prié sans cesse, que le Seigneur me donne un signe pour abandonner cet amour ou s'il fallait que je le conserve...
Alors ce matin quand je disais à ce jeune homme que s'il gardait les yeux fixés sur l'éternel il ne serait pas dans la confusion je parlais d'expérience. Après de nombreuses tentatives vaines, j'ai été pris en stage dans une maison d'assurance de la place à Abidjan, puis j'ai signé un CDD. Et un matin en allant apporter le dossier d'un contentieux avec un client à la direction juridique, je suis tombée sur ma Raï... J'ai eu du mal à cacher mon émoi, mais je me suis contenu.
Ce midi là et tous les autres pendant 2 mois, nous avons déjeuné ensemble. Elle était en première année de droit, toujours à New-York. Son père n'avait pas supporté qu'un enfant de mon rang ose lever les yeux sur sa fille et qu'elle soit consentante. Il l'y a envoyée, et elle n'a eu le droit de venir à Abidjan qu'une fois le Bac en poche. Elle n'avait personne vers qui se tourner pour trouver ma maison, alors elle était repartie bredouille. Elle m'a avoué qu'elle avait dit à Dieu en rentrant cette année là, qu'elle renoncerait si elle ne me retrouvait pas. Et voilà.
Mais j'aurais du temps pour vous raconter tout ceci dans les détails, mais pour l'heure je dois prendre ma douche et me concentrer pour préparer ma réunion de prière avec la jeunesse de demain soir.
Manhattan
Raïssa
J'ouvre la porte de l'appartement, il y a de la lumière au salon. Je sais que c'est maman qui doit être entrain de faire ses prières. Je me déchausse et je range mon manteau avant de venir vers elle. Sa silhouette se découpe dans la pénombre. Elle est si fragile, ma pauvre maman. Voilà quatre ans que les médecins lui ont diagnostiqué un cancer du sang, la leucémie, quelle maladie. Mon père, employé de l'ambassade des USA a demandé son affectation immédiate ici, et depuis nous luttons en famille contre cette maladie. Le diagnostic des médecins était tellement pessimiste que croire en Dieu est devenu notre seul alternative, alors nous nous sommes tournés vers lui, tous sauf papa. Pendant que nous bénissions Dieu, il louait les mérites de la science et surtout le courage de maman... Mais bref.
Je viens vers elle, ses paupières sont closes, je remonte délicatement la couverture, quand je vois ses yeux s'ouvrir. Elle me sourit avant de parler :
- Comment va Roland?
- Très bien maman, il a obtenu sa Green Card aujourd'hui et signé son contrat.
- Dieu soit loué, il commence quand?
- Juste après la remise des diplômes.
- Tu m'as dit que c'était ou déjà?
- A New Haven, dans le Connecticut
- Si loin, mon bébé est devenu une femme, et bientôt tu partiras pour le rejoindre...
- Il faut encore que papa accepte...
- Cette fois sera la bonne, aie la fois d'accord?
- Oui maman.
- Tu as mangé avec Roland?
- Non, je voulais rentrer avant papa.
- C'est bien, Tu accepteras donc de tenir compagnie à ta vieille maman?
- Maman, tu n'es pas vieille arrête ça!
Elle rit tout doucement, et je vais rapidement me rafraîchir avant de servir le dîner. Le menu à la maison est le même que celui de Roland. Quand je pense qu'au début elle le prenait pour un arriviste qui en voulait à mon héritage. Il faut dire que j'ai toujours été la princesse de mes parents. Après mon Yvan, mon grand frère, ils ont attendu 10 ans pour que je naisse. Ils ont concentré toute leur attention sur moi et n'ont pas vite compris qu'Yvan perdait pied. Il était au Lycée International Jean Mermoz et a commencé à fumer de l'herbe. Quand il a eu le bac il est parti au Canada, c'est là que tout a dégénéré. Papa a su qu'il se droguait, lui a coupé les vivres et finalement il a été arrêté pour trafic de stupéfiants... Il purge une peine de 25 ans de prison, il va sans dire que papa l'a renié!
Ah! Me direz-vous, quelle famille!!!!
Le lendemain midi
Roland
Je suis à ma pause, je travaille à mi temps dans une épicerie fine. Je suis dans l'arrière cour en train de boire mon café quand je repense au jeune homme que j'ai rencontré hier. Je prends mon téléphone et je lance l'appel :
- Oui allô, bonjour je suis Roland, tu te souviens? hier dans le parc?
- ...
- J'espère que tu vas mieux?
- ...
- Oui j'imagine que ce n'est pas facile mais il faut que tu t'accroches, ça va aller, fait confiance à Dieu pour prendre soin d'eux, aie confiance.
- ...
- Ça te dirait de participer à une réunion de jeunesse ce soir? ça pourrait te faire du bien d'être entouré de foi et d'espérance, qu'en dis tu?
- ...
- Ok, note l'adresse : East Flushing Christ Church, 4580 162nd St. D'accord Yann, je t'attendrais à 18H, que Dieu te garde.
Il est temps que je reprenne le boulot.
Hello c'est les vacances je décide de m'écrire un peu. Plongez vous dans mon monde
L'histoire de Samrane, c'est l'histoire de tous les hommes, c'est l'histoire de l'orgueil et de la presse sociale. L'histoire de l'amour qui fuit quand on le cherche
Prologue (Quelque part au Nigeria) (il y a quelques années) Dans une hutte sombre, un homme d'une certaine classe est assis sur une paillasse rougit par la poussière face à un féticheur. - Oga - Ashe... - Oga, je suis venu te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi. - Ashe... - Grâce à toi mes pirogues de sable sont prospères ! Mes mines de gravier aussi. Oga je suis millionnaire... - Ashe... - Oga, tu es très fort et tes génies sont très puissants et je leur ai apporté ce qu'ils aiment... - Ashe...
Prologue Un jour le lion malade, aho lolololo il a demandé la cause de sa maladie, Rien ne saurai le guérir aho lolololo Ama zinkpè, zinkpè sans caleçon Zinkpè bonne appétit merci! Mes amies et moi rivalisons d'ardeur dans un déhanchement pleins de joie. Nous éclatons de rire... "Dotou! Dotou!" J'aperçois les femmes qui reviennent des champs à la lisière de la forêt. Ma mère m'appelle pour que je vienne la décharger de son bagage de tête. Elle porte mon petit frère Tundé sur son dos, ses outils dans une main et sur sa tête un fagot de bois. Elle a l'air fatiguée. J'abandonne mes jeux et me précipite pour la décharger. Le fagot est transféré d'elle à moi et je me saisis de ses outils.
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